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Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé, lundi 11 novembre, l’adoption d’un nouveau train de mesures de soutien pour les sinistrés des inondations meurtrières dans la région de Valence représentant un investissement de près de 3,8 milliards d’euros. Parmi elles figure une enveloppe de 200 millions d’euros pour les agriculteurs, et une autre de 500 millions destinée à financer l’évacuation « des milliers de tonnes de boue et de débris » accumulés dans les zones sinistrées.
Le gouvernement avait déjà annoncé la semaine dernière un premier plan d’aide de 10,6 milliards d’euros après cette catastrophe qui a fait 222 morts. « Le gouvernement est présent et sera présent, avec tous les moyens nécessaires, et tant qu’il le faudra (…) nous continuerons le travail pour rétablir la normalité dans les zones frappées par cette catastrophe naturelle », a promis le chef du gouvernement socialiste lors d’une conférence de presse.
Pedro Sanchez a assuré que les mesures de soutien seraient étendues à un plus grand nombre de personnes, en les comparant à l’intervention de l’Etat pour soutenir l’économie pendant la pandémie de Covid-19.
Le premier paquet d’aide annoncé la semaine dernière comprenait un soutien aux petites et moyennes entreprises, aux travailleurs indépendants et aux ménages qui ont subi des décès, des incapacités et dont le domicile ou les biens ont été endommagés. Des allégements fiscaux, un report de trois mois du remboursement des hypothèques et des prêts et des dépenses du gouvernement central pour les immenses travaux de nettoyage auxquels sont confrontés les conseils locaux ont également été annoncés.
Le temps du « débat politique » viendra après celui de la reconstruction, a également assuré Pedro Sanchez, deux jours après une manifestation massive à Valence dénonçant la mauvaise gestion des inondations par les autorités.
« Ce que nous devons faire, c’est reconstruire après cette tragédie et relancer l’activité économique et sociale », a déclaré le premier ministre. « Plus tard, le débat politique portera sur les choses à améliorer face à cette urgence climatique et, sans aucun doute, face à la prise de responsabilités politiques qui, bien entendu, devront être justifiées », a-t-il poursuivi.
« La leçon à tirer est que nous sommes confrontés à une urgence climatique qui exigera le meilleur de nous-mêmes de la part de chacun d’entre nous », a ajouté Pedro Sanchez, appelant à « écouter la science et à en tirer des enseignements » et à « renforcer les services publics pour apporter une réponse efficace et équitable aux catastrophes naturelles ».
La colère généralisée, suscitée par la supposée mauvaise gestion des autorités avant et après les inondations, s’est traduite samedi par des manifestations de masse, la plus importante ayant eu lieu à Valence où quelque 130 000 personnes se sont rassemblées.
Les critiques des sinistrés visent tout particulièrement le chef du gouvernement régional, Carlos Mazon, accusé d’avoir tardé à réagir alors que l’Agence météorologique espagnole (Aemet) avait émis une alerte rouge dès le matin du 29 octobre. M. Mazon, qui a exclu l’idée de démissionner, doit être entendu par le Parlement régional valencien jeudi sur sa réponse aux événements.
En Espagne, un pays très décentralisé, la gestion des catastrophes relève de la responsabilité des administrations régionales, mais le gouvernement central, chargé d’émettre les alertes via l’Aemet, peut fournir des ressources et prendre la main dans des cas extrêmes.
Des milliers de soldats, de policiers, de gardes civils et de membres des services d’urgence réparent les infrastructures détruites, distribuent des secours et recherchent encore des dizaines de personnes disparues.
Ces opérations pourraient être perturbées par l’arrivée de nouvelles précipitations, qui ont conduit l’Aemet à classer une partie de la région de Valence en alerte orange mercredi pour de possibles « pluies torrentielles ». Signe qu’un début de retour à la normale se dessine malgré tout : l’opérateur ferroviaire Renfe a annoncé la remise en service de ses trains à grande vitesse entre Madrid et Valence à partir de jeudi, après deux semaines d’interruption.
Le Monde avec AFP
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